Une conférence pour favoriser la résilience de la vie du sol et de l’agriculture face au changement climatique a réuni 270 personnes à Perwez.

Perwez, le soir du 7 mai 2025 : « La vie est belle » annonce Hervé Coves d’entrée de jeu avant même de s’être présenté et de continuer : « ne retenez que cela, le reste c’est du bla bla ». Ite missa est ! L’agronome et frère franciscain fait mine de ranger son ordinateur et de rentrer. Très vite il revient en affichant un grand sourire taquin illuminé de l’amour de la nature, si cher aux apôtres de St-François. Ancien chercheur en mycologie, botaniste et écologue, Hervé Coves accompagne aujourd’hui les agriculteurs de sa région, la Corrèze, notamment sur les projets d’aménagements agroforestiers. Il s’engage aussi à témoigner que « la vie est belle » malgré les nombreuses inquiétudes de notre époque, car c’est finalement notre regard sur la vie qui impacte notre manière d’agir.

« C’est un peu l’événement Serge Zaka « bis » » explique l’organisateur Quentin Triest, agronome au GAL Culturalité. « Nous avions rassemblé 250 personnes il y a un an avec Serge Zaka dans le hangar de CultivAé. Aujourd’hui, nous sommes 270. C’était un beau moment fédérateur, riche par la diversité du public ! » Si Serge Zaka, agroclimatologue français, avait pu poser les constats et les conséquences du changement climatique sur l’agriculture, l’apport de Hervé Coves, se voulait non culpabilisante et porteuse de bonnes nouvelles.

Le public présent était à l’image de ce que Hervé Coves prêche : la biodiversité. Ils étaient maraîchers, agriculteurs, entrepreneurs de parcs et jardins, conseillers agricoles, universitaires, commerciaux, syndicalistes, citoyens, tous intéressés par l’agriculture prônée par Hervé Coves : une agriculture régénératrice de la vie du sol. Des sols toujours couverts par trente types d’espèces végétales par étage (plantes / arbustes / arbres) , qui nourriront l’équivalent en poids de deux steaks de vers de terre par mètre carré. Ce système attirera les champignons dont les filaments mycéliens sont couverts d’un film d’eau. Si on arrive à quelques tonnes de champignons par hectare, la quantité d’eau stockée représente plusieurs centaines de milliers de litres d’eau. La conférence était ainsi truffée d’exemples concrets montrant comment l’agriculture peut faire avec la nature et faire revenir la biodiversité.

Après la conférence de deux heures, les échanges ont continué au bar de la caravane des liens du GAL Culturalité, déplacé dans le hangar agricole de la coopérative CultivAé pour l’occasion. Elle a fermé boutique largement après minuit.

Un agriculteur de Perwez témoigne : « j’étais venu par curiosité pour savoir qui étaient CultivAé et Regenacterre chez qui la conférence avait lieu. J’ai appris beaucoup de choses qu’on ne m’avait pas enseignées dans mes études agricoles. Mais j’ai 70 ans, c’est un peu vieux pour commencer à tout changer ». Un entrepreneur de parcs et jardins renchérit : « il y a une dizaine d’années, ma compagne m’a montré des vidéos sur YouTube. Avant je passais le jardin au motoculteur avant de semer, et ça ne poussait pas bien. Maintenant je fais autrement et ça marche ! A la place du motoculteur j’utilise du broyat et du foin et je continue de m’informer dans ce genre de conférences super intéressantes ».

L’agronome français Hervé Coves a parlé devant 270 personnes à côté de l’orge de brasserie en circuit court de la coopérative CultivAé. Crédit photo : Ger Spendel

La conférence est disponible sur YouTube, de même qu’un podcast : https://culturalite.be/impact-du-changement-climatique-sur-la-vie-du-sol-et-lagriculture-quels-opportunites-et-leviers-pour-favoriser-la-resilience-conference-dherve-coves/

Cet article a été publié dans le journal L’Avenir Brabant wallon du 12 mai 2025.