Clara De Wilde, maraîchère sur sol vivant

Clara De Wilde est l’heureuse élue de l’appel à maraîcher lancé par la coopérative le Navet Qui Ry. Son rêve, son job, sont désormais assurés.

Crédit photo : Emilie Marchandise

Clara De Wilde, villersoise de 38 ans, a fait de ses nom et prénom un pseudo qui en dit déjà long sur ce qu’elle fait et qui elle est : la Clarotte sauvage. Avec la force et le courage d’une Fifi Brin d’acier, elle s’est retroussé les manches pour créer ce pourquoi elle était faite : le maraîchage. Mais cela ne s’est pas fait en deux coups de cuillère à pot.

Après des études de traductrice, elle trouve son premier job, alimentaire, à Bruxelles. Pendant cinq années elle est employée à la Bank of New York. « Mon job consistait à enrichir des sociétés déjà riches en restant assise derrière deux écrans d’ordinateur… passionnant … » ricane notre sauvageonne. Elle poursuit ensuite son aventure professionnelle pendant près de quatre ans avec une ONG. Mais pareil, elle était derrière un ordinateur. Perte de sens, perte de goût à la vie, voilà la carotte qui, malgré ses nombreuses ressources racinaires, décrépit. Des amis agriculteurs à Genappe proposent de lui mettre à disposition un lopin de terre de 40 ares pour se lancer dans le maraîchage. Une formation au FOREM accomplie, et voilà notre carotte qui reprend de son teint orangé. Son projet de maraîchage biologique sur petite surface prend naissance à Bousval, au sein de la Ferme Duran-Manneback (Les Cocottes en ribote), située à proximité du centre du village. Son compagnon et elle construisent un chalet dans la cour de la ferme en face du champ pour développer une vente directe en saison.

Cette situation était précaire, n’étant pas propriétaire de son terrain. « J’ai vu passer une annonce dans un groupe privé pour maraîchers. La coopérative le Navet Qui Ry cherchait un maraîcher contre rémunération garantie et implication croissante dans le projet et les bénéfices. Les exigences étaient annoncées : on devait prouver qu’on pouvait atteindre un chiffre d’affaire de 25 € par mètre carré, et s’attendre à rendre des comptes devant un conseil d’administration après chaque année culturale ». Les chiffres, la carotte en a vu passer bien d’autres. Ce n’est pas cela qui l’a fait reculer, contrairement à d’autres postulants.  D’autant qu’elle avait un joker en poche : son compagnon. Adrien Grandhenry est élagueur professionnel. Sa haute saison correspond pile poil à la basse saison du maraîchage et vice versa. Il peut donc aider sa compagne pendant toute la saison haute.

« Nous sommes vraiment contents de pouvoir aller plus loin dans notre projet et nos valeurs tout en gagnant dignement notre vie avec une rémunération garantie » s’enthousiaste Clara. Les premiers paniers sont disponibles depuis le 12 mai 2025.

Cet article a été publié dans le journal L’Avenir Brabant wallon du 05 mai 2025.